KEITH HARING

TECHNO-PRIMITIVE ICONOGRAPHY

16.10 – 14.12.2024
Galerie 75 Faubourg
Galerie Gradiva

Après Résonance, Jean-Michel Basquiat & l’Univers Kongo, les galeries Gradiva et
Enrico Navarra présentent Keith Haring, Techno-Primitive Iconography, du 16 octobre
au 14 décembre 2024.
Il fallait bien les espaces de deux galeries pour permettre aux visiteurs d’explorer
le goût de Keith Haring pour les arts premiers et les cultures antiques, tout en
reflétant les préoccupations contemporaines d’un artiste marqué par l’impact de
la technologie et les enjeux du futur.
Haring exprime une tension dynamique entre tradition et modernité à travers une
iconographie mêlant motifs ancestraux, visions postmodernes et science-fiction,
imprégnée de réflexions sur l’avenir de l’humanité.
L’exposition présente une sélection de plus de 70 œuvres, comprenant des
masques, sculptures, peintures, objets et terres cuites, illustrant le dialogue unique
que l’artiste établit entre le rituel et le monde technologique.

Klonaris/Thomadaki

J’accède à l’Ange par ton extase

26 septembre — 14 décembre 2024

Curatrices : Maud Jacquin et Émilie Renard
Une installation conçue par Katerina Thomadaki, dédiée à Maria Klonaris.

Depuis les années 1970, Maria Klonaris et Katerina Thomadaki ont célébré la puissance de ce qu’elles appellent des « corps dissidents », c’est-à-dire des corps dont la différence ébranle les systèmes normatifs, à travers des œuvres hybrides et protéiformes qui elles-mêmes défont les frontières établies entre les médiums artistiques, les cultures et les champs des savoirs. Leur « cinéma corporel » a d’abord été le lieu de l’affirmation d’une « féminité radicale », capable de « déchirer tout ce qui pèse sur elle et la contraint », à commencer par l’opposition binaire entre masculin et féminin. Par la suite, elles ont développé d’importants cycles d’œuvres inspirés par d’autres figures de la dissidence comme celles de l’Hermaphrodite (1982-90), de l’Ange intersexe (1985-2024) ou des Jumeaux fusionnés (1995-2000). En révélant le pouvoir qu’ont ces figures de transgresser les normes symboliques mais aussi biologiques et anatomiques, Maria Klonaris et Katerina Thomadaki ont très tôt dénoncé l’idéologie de la « nature » comme un ordre figé, anticipant les débats et théories actuels sur le genre et la matérialité des corps.

Aujourd’hui, à Bétonsalon, dix ans après la disparition de Maria Klonaris, Katerina Thomadaki revisite et prolonge le Cycle de l’Ange, un vaste ensemble d’œuvres dans différents médias qui prend comme point de départ la photographie médicale d’une personne intersexe qu’elles associent à l’imaginaire de l’ange, faisant de iel « le messager de l’effondrement des limites des sexes ». Dans ces œuvres, le corps de l’Ange est sujet à d’infinies métamorphoses et hybridé avec des photographies astronomiques. Iel ne se laisse pas réduire à un objet d’observation, pathologisé·e par le regard médical, mais affirme son caractère multiple et insaisissable. À travers leurs interventions sur cette « image matrice », Klonaris/Thomadaki donnent forme à l’infini des possibles qui s’ouvre lorsque l’on parvient à dépasser le régime binaire de la différence sexuelle. Mais si l’Ange acquiert ainsi une dimension cosmique emblématique, les deux artistes expriment également la souffrance réelle éprouvée par ce corps stigmatisé à cause de sa différence. Les œuvres se tiennent dans une tension entre catastrophe et liberté, implosion et explosion, violence et émancipation.

Emprunté à la bande sonore de la performance de cinéma élargi Mystère II : Incendie de l’Ange, le titre de l’exposition insiste sur l’intensité de la relation entre les deux artistes, et avec cet Ange qui les a fascinées pendant quatre décennies au point de chercher à incarner « un devenir angélique » dans certaines vidéos du cycle. La référence à l’extase, du grec ek stásis, littéralement « sortie d’un état statique », souligne combien l’expérience amoureuse engendre un débordement du sujet, un dépassement des limites entre le soi et l’autre mais aussi entre le masculin et le féminin, l’humain et le non-humain, l’imaginaire et le tangible. L’extase évoque également l’état transformé que cherchent à susciter les œuvres de Klonaris/Thomadaki ; la sortie d’un régime perceptif régi par la fonctionnalité et la mise à distance rationnelle en faveur d’une plongée nocturne dans un univers à la fois politique et éminemment poétique.

Cette exposition s’inscrit dans le cadre d’une recherche au long cours portée par Bétonsalon sur l’œuvre de Klonaris/Thomadaki considérée à travers le prisme de la performance et de son rapport à la question du genre et de l’identité.

TINA BARNEY

Family Ties

Tina Barney
Family Commission With Snake (Close-Up), 2007
© Tina Barney, courtesy Kasmin, New York

L’exposition, qui retrace 40 ans de la carrière de l’artiste, est la plus grande rétrospective européenne à lui être consacrée à ce jour.
Née en 1945, Tina Barney entreprend à la fin des années 1970 de photographier ses proches et amis. Fine observatrice des rituels familiaux, elle s’intéresse particulièrement aux relations entre les générations dans le cadre domestique. Ses portraits colorés, souvent de groupe et de grand format, qui semblent à première vue tenir de l’instantané familial, sont pour la plupart soigneusement mis en scène par l’artiste, créant des tableaux composés qui établissent un dialogue avec la peinture classique. D’autres capturent avec spontanéité des moments insaisissables d’interaction entre les sujets. Tina Barney a par ailleurs souvent photographié sur commande : ses portraits de célébrités pour la presse, magazines de mode et marques de luxe témoignent de la même complexité, sensibilité et parfois humour que dans sa pratique artistique.

L’exposition, produite par le Jeu de Paume, dévoile une sélection de 55 tirages à grande échelle mêlant images en couleur et noir et blanc, clichés de ses débuts et productions inédites, œuvres de commande et personnelles, modèles connus telle Julianne Moore ou anonymes et proches de l’artiste.

CHANTAL AKERMAN

Exposition Travelling
Du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025

Chantal Akerman. Travelling retrace le parcours atypique de cette figure emblématique qui ne cesse d’inspirer et fasciner des générations d’artistes et cinéphiles et dont le film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles est auréolé du titre de « Meilleur film de tous les temps » décerné en 2022 par la revue britannique Sight&Sound.

L’exposition au Jeu de Paume propose un dialogue entre ses films, ses installations et une bio-filmographie contenant des archives inédites. Suivant les étapes de sa carrière, elle est une invitation à parcourir les années et les lieux qu’elle a traversés et filmés, de ses débuts à Bruxelles jusqu’au Mexique en passant par Paris et New York.

Chiharu Shiota

Chiharu Shiota

Le GrandPalaisRmn présente l’exposition Chiharu Shiota The Soul Trembles (Les
Frémissements de l’âme) en collaboration avec le Mori Art Museum de Tokyo.
Ce musée a créé cette rétrospective en 2019, qui mettait en scène 20 ans de la
carrière de l’artiste japonaise Chiharu Shiota. Après avoir été présentée dans le
monde (Asie, Australie), ce projet est adapté au Grand Palais. Il s’agit de la première
monographie consacrée en France à cette artiste contemporaine.
L’exposition qui retrace son parcours, comprend des installations monumentales
spectaculaires, des sculptures, une maquette de projet de scène, des photographies,
des dessins, des vidéos de performance et des documents d’archives.
Le public, autant adulte qu’enfant, est invité à explorer l’univers sensible de
Chiharu Shiota pour vivre une expérience émotionnelle et personnelle inédite.
Commissaire de l’exposition : Mami Kataoka, Directrice du Mori Art Museum de Tokyo.

ARTE POVERA

Exposition 09.10.2024 — 20.01.2025

À partir du 9 octobre 2024, la Bourse de Commerce—Pinault Collection
devient le terrain d’une vaste exposition consacrée à l’Arte Povera. Composée par la commissaire Carolyn Christov-Bakargiev à partir d’une cinquantaine d’œuvres historiques et
emblématiques de la Collection Pinault mises en correspondance avec celles d’autres collections prestigieuses, publiques et privées, cette exposition, tel un paysage que l’on arpente,
est imaginée spécifiquement pour les espaces du musée. C’est là que François Pinault a
souhaité dévoiler les œuvres de sa collection d’Arte Povera, pressentant de possibles correspondances, entre les œuvres et l’esprit du lieu, à l’image de l’hémicycle de verre coiffant
la Rotonde et les igloos de Mario Merz qui, selon l’artiste, sont à la fois des symboles du
monde et des petites maisons à la frontière du vide et du plein, des abris «pour conférer
quelque dimension sociale à l’homme» et, aussi, des lieux pour rêver.
Carolyn Christov-Bakargiev, spécialiste de l’Arte Povera et commissaire
d’expositions mondialement reconnue, qui a dirigé le Castello de Rivoli en faisant de ce
château le lieu d’éclosion de formes d’art les plus expérimentales tout en restant la maison
privilégiée des artistes du courant italien, a imaginé cette exposition comme une vaste scène
ouverte afin de faire circuler leurs pensées, en veillant à exposer leurs œuvres non comme
des objets mais comme des forces poétiques habitant l’espace et le temps. Exposer l’Arte
Povera est un enjeu, un échange de chaque instant entre le public, les artistes et les acteurs
engagés dans cette aventure. La Rotonde, cet espace à la fois central et intermédiaire, entre
l’extérieur et l’intérieur, accueille ainsi la dynamique collective de ces treize artistes. L’Arte
Povera a été exposé pour la première fois par Germano Celant en 1967. Dans le contexte de
l’industrialisation de l’Italie et la domination de la scène artistique américaine, l’enjeu est alors
d’inventer un nouveau rapport au monde, à rebours des forces déshumanisantes du consumérisme tout en reprenant «possession de la réalité» selon l’expression de Celant. Reliés
à ce cœur collectif abritant des œuvres essentielles comme des créations plus récentes des
artistes, treize espaces spécifiques dédiés à chacun des artistes permettent de ressentir au
plus près la singularité de leur réflexion et de leur pratique, alors que des interstices offerts
aux artistes contemporains abritent des œuvres parfois indicielles qui montrent combien
les pulsations de l’Arte Povera continuent de faire vibrer les recherches artistiques et créatives les plus récentes.
Entre alchimie, archaïsme, panthéisme, phénoménologie et conscience
politique tournées vers la place de l’être humain dans l’univers, cette exposition, sous le
commissariat de Carolyn Christov-Bakargiev, propose une expérience inédite de l’espace,
un ancrage temporaire mais essentiel dans le temps et l’espace de cet Arte Povera dont
l’héritage continue aujourd’hui à fertiliser la création la plus contemporaine.